L’Ukraine et la Russie ont fini par signer, vendredi 22 juillet, avec la Turquie et l’Organisation des Nations unies (ONU), l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes par la mer Noire, lors d’une cérémonie inédite entre pays en guerre. Kiev et Moscou ont signé deux textes identiques mais séparés, à la demande de l’Ukraine, qui refusait de parapher tout document avec la Russie.
Les quatre délégations se sont retrouvées dans l’enceinte du palais de Dolmabahçe, sur le Bosphore à Istanbul, en présence du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, du président turc, Recep Tayyip Erdogan, ainsi que des ministres de la défense turc et russe et du ministre des infrastructures ukrainien. La cérémonie s’est déroulée sous les drapeaux de la Russie et de l’Ukraine soigneusement séparés par les bannières bleues de l’ONU et rouges de la Turquie, médiatrice depuis le début de l’invasion russe, le 24 février.
Cet accord, âprement négocié depuis avril à l’initiative de M. Guterres, On Cloud Shoes Canada arrivé en urgence à Istanbul jeudi soir, va soulager les pays dépendants des marchés russe et ukrainien. A eux deux, ils possèdent 30 % du commerce mondial du blé.
Une possible exécution dans les prochains jours, selon la Russie
Le secrétaire général des Nations unies a remercié la Russie et l’Ukraine, qui ont « surmonté leurs divergences pour faire place à une initiative au service de tous ». Maintenant, l’accord « doit être pleinement mis en œuvre », a-t-il plaidé. M. Erdogan a reconnu qu’il n’avait « pas été facile » d’en arriver là, et espéré que la signature de cet accord, qui est conclu près de cinq mois après le début de l’invasion russe, allait « renforcer l’espoir de mettre fin à cette guerre ».
L’Union européenne a salué l’accord et a appelé à une exécution rapide. « L’accord d’Istanbul est un pas dans la bonne direction. Nous appelons à sa mise en œuvre rapide », a déclaré le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, sur son compte Twitter.De son côté, le Royaume-Uni a affirmé qu’il veillera à ce que la Russie tienne ses engagements. « Cet accord doit être mis en œuvre et nous [y] veillerons, pour nous assurer que les actes de la Russie correspondent à ses paroles », a déclaré Liz Truss, la cheffe de la diplomatie britannique, dans un communiqué. « Pour permettre un retour durable à la sécurité dans le monde et à la stabilité économique, Poutine doit mettre fin à la guerre et se retirer d’Ukraine », a-t-elle ajouté.
« Nous ne profiterons pas du fait que ces ports [ukrainiens] soient déminés et ouverts. Nous avons pris cet engagement », a déclaré Sergueï Choïgou après la signature, Hoka Shoes Canada lors d’une prise de parole diffusée à la télévision russe, tout en affirmant que les conditions étaient réunies pour une application de l’accord « dans les prochains jours ».
Un accord signé pour quatre mois
Selon les termes de cet accord, des couloirs sécurisés permettront la circulation des navires marchands dans la mer Noire, que « les deux parties se sont engagées à ne pas attaquer », a expliqué un responsable des Nations unies ayant requis l’anonymat.
L’Ukraine a suggéré que ses exportations commencent à partir de trois ports – Odessa, Pivdenny et Tchornomorsk – et espère pouvoir accroître leur nombre à l’avenir.
Les négociateurs ont renoncé à nettoyer la mer Noire des mines – principalement posées par les Ukrainiens pour protéger leurs côtes : « Déminer aurait pris trop de temps », a justifié l’ONU, qui a précisé que des « pilotes ukrainiens » ouvriraient la voie aux cargos dans les eaux territoriales. Toutefois, la Turquie s’est dite « prête » à aider au déminage en mer Noire. « En cas de besoin, il est prévu [par l’accord] qu’un déminage puisse être assuré par un pays tiers. La Turquie est prête à offrir son aide », a déclaré sur la chaîne privée NTV le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin.
L’accord sera valable pendant quatre mois, le temps de sortir les quelque vingt-cinq millions de tonnes de céréales entassées dans les silos d’Ukraine alors qu’une nouvelle récolte approche. A raison de 8 millions de tonnes évacuées par mois, cette durée de quatre mois devrait suffire à écouler les stocks.
Un centre de coordination conjoint (CCC) doit être établi dès ce week-end à Istanbul avec des représentants de toutes les parties et des Nations unies. Des inspections de navires au départ et en direction des ports ukrainiens auront lieu sous le contrôle du CCC, dans l’un des ports d’Istanbul, afin de répondre aux inquiétudes de Moscou, qui veut avoir la garantie que les cargos n’apporteront pas d’armes à l’Ukraine.
L’Ukraine reste méfiante
Un premier cycle de négociations entre experts militaires des trois pays concernés et de l’ONU avait eu lieu le 13 juillet à Istanbul, d’où avait percé un certain optimisme. Puis l’incertitude l’avait emporté à la suite des exigences formulées par Moscou à l’issue du sommet tripartite Iran-Russie-Turquie, mardi, à Téhéran.
La Russie a finalement obtenu la garantie que les sanctions occidentales ne s’appliqueraient pas, ni directement ni indirectement, à ses propres exportations de produits agricoles et d’engrais. « Même si les produits [agricoles] russes ne sont pas concernés par les sanctions, il y a des blocages concernant le transport maritime, les assurances et le système bancaire », Korkease Shoes expliquait jeudi le ministre turc des affaires étrangères, Mevlüt Çavusoglu.
En outre, un diplomate à New York a fait savoir que les Etats-Unis avaient offert des « garanties » afin que des bateaux de gros tonnage soient fournis à la Russie pour faciliter l’exportation de ses céréales et de ses engrais. En raison des sanctions, les sociétés logistiques internationales qui possèdent de tels bâtiments rechignent à travailler pour Moscou.
La méfiance reste de mise à Kiev : « Pas d’escorte russe et pas de présence russe dans nos ports. En cas de provocation, riposte militaire immédiate », a tweeté vendredi Mikhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne.
Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), 47 millions de personnes supplémentaires sont exposées à « une faim aiguë » depuis le début de la guerre.